Qui sommes nous ?

Un groupe de copains animés par une même passion. Nos envies de voyages, de rencontres, de découvertes, de dépaysement, d'évasion, et de sport mécanique, nous unissent pour vivre des aventures personnelles et collectives en organisant des rallyes motos, 4x4 et quad.

Voyages

Adventure rally est une association 1901 qui à l'origine avait pour objet d'organiser des voyages, rallyes sportifs, expéditions ou événements dans le but de collecter des fonds et soutenir des projets associatifs d'aide au développement. Le voyage en Argentine a été notre dernière expédition, il n'est pas sûr que nous en fassions d'autres.

MAROC 2007

Album photo

Nous sommes revenus avec de très nombreuses photos, mais nécessairement nous avons fait un gros tri. Nous souhaitons que ces images vous fassent rêver aussi...

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compte rendu de voyage

un millésime inachevé, il n’y a que Fred qui a "trinqué"

Préambule

Partir à plusieurs offrait pourtant des avantages. En 2006 à 11, nous avions pleinement profité de la dynamique d’un groupe extra, ce fut enrichissant et vraiment sympathique. Mais vous comprendrez aisément qu’il est moins facile en débarquant en horde pétaradante, dans un petit village tranquille, de nouer des relations amicales avec les locaux, de profiter de la quiétude des paysages ou de se faire héberger chez l’habitant. De plus, et c’est bien normal, la planification devient plus délicate à respecter et l’inertie du voyage devient très forte.

ans cette logique, nous avons décidé de partir à trois, format parfaitement compatible avec le type de voyage que nous souhaitions faire.

Au rendez-vous :

-Francky, on devrait dire l'infatigable Francky, présent depuis 2005 et devenu accroc aux Rallyes et à la navigation DRZ 400E

Patrick, du voyage l'année dernière, incapable de résister à l'appel du désert, il lâche le 450 WRF pour un quad 700 "raptor"

-Et moi, (Fred) toujours de la partie, toujours en DRZ 400E

*On regrette que Dani, à l'origine de toutes ces aventures, qui n'est plus à présenter, ne se soit pas joint à nous avec son légendaire 660 CCM. Une prochaine fois, on le souhaite!!

Le parcours que nous aurions dû faire... mais voilà tout ne se passe pas toujours comme prévu...

Tanger - Chefchaouen - Bab Taza (par la route) - Ourtzarh - Aïn Aïcha (par les piste) 280 Km
Aïn Aïcha - Taounate - Tahar-Souk - Tainest - Dar-Caïd-Medboh - Mezguitem - Guercif (par les piste) 260 Km
Guercif - Debdou - Zerouilet - Anoual - Talsinnt - Beni Tajjt - Boudenib (par les pistes) 440 Km
Boudenib - Erfoud - Rissani - Merzouga (par les pistes) 180 Km
Journée à Merzouga
Merzouga - Taouz - Tafraoute - M’hamid (par les pistes) 350 Km
M’hamid - Akka (par les pistes) 440 Km
Akka - Assa (par les pistes) 200 Km
Assa - Tan-tan (par les pistes) 260 Km
journée à Tan-tan
Tan-tan - Sidi Ifni (par la plage) 220 Km
Sidi Ifni - Agadir (plage pistes route) 230 Km
Agadir - Casablanca - Rabat (par la route) 630 Km
Rabat -Tanger (par la route) 280 Km
soit environ: 3770 Km

Lundi 30

Après de longs mois d'attente et de préparation, l'heure du départ approche. Francky arrive de Dubaï avec une tonne de bagages. L'équipement complet (casque, bottes, protections, blouson, etc.) a voyagé en soute. L'attente de la valise sur le tapis roulant est toujours un moment de doute. Sa moto déjà préparée depuis plusieurs semaines est prête à partir. Nous connaissons tous ces veilles de départ agitées où l'on passe son temps à se demander ce que l'on a bien pu oublier.

Mardi 31

Direction Bordeaux pour rejoindre Patrick. Nous chargeons les deux DR sur le porte moto et filons sur l'autoroute. Nous en profitons pour rendre une petite visite à Mathieu, un ami d'enfance de Francky à qui nous donnons rdv dans un petit restau pour déjeuner.

Patrick nous contacte pour nous dire qu'il finira certainement plus tôt que prévu, nous convenons de le rejoindre en fin d'après-midi sur son lieu de travail à l'entrepôt.
Il était prévu de partir le mercredi matin, mais nous convenons tous qu'il est inutile de perdre du temps et décidons de partir dès le soir.
Tout s'accélère. Nous chargeons le quad et les motos dans le camion, petite bouffe chez patrick et Cathy et départ à 21h. Au moment de prendre la route, Patrick se rend compte in extrémis qu'il n'a pas les clés du quad. Les plaisanteries vont bon train, on s'imagine déjà la galère de débarquer au Maroc sans clés!

Mercredi 1

Rien de très passionnant, nous avons subi une journée de camion sur autoroute et roulé non-stop sans fermer l'oeil de la nuit.. Arrivée à Algesiras vers 18h30. Nous embarquons immédiatement sans aucune difficulté. Nous nous sommes acquittés des démarches de douane et de police et avons mis les deux heures de traversée à profit pour sombrer dans un profond sommeil réparateur.
Comme d'habitude à l'arrivée, certainement la facette la plus pénible du Maroc, la douane!
Les formalités furent interminables et considérablement alourdies, car nous arrivions au volant d'une camionnette prêtée sans « le papier » signé de la main du propriétaire, attestant de ce prêt et trois véhicules immatriculés à déclarer. Cette erreur stratégique nous coûtera plus de deux heures de tergiversation et quelques Dirhams de bakchich.
Enfin nous sommes à Tanger.

Nous filons à Assilah, à 60 km au sud sur la côte atlantique, chez un ami qui a la gentillesse de nous garder le camion. Mohamed, « Momo » pour les intimes, vit en France et passe les vacances d'été en famille dans sa belle maison de bord de mer.
Nous sortons dîner en périphérie d'Assilah dans un grand établissement tenu par un de ses amis. Momo a à cœur de nous faire plaisir, le repas de crudités viande et poisson est pantagruélique et bien sûr se termine par un verre de thé à la menthe.
De retour à la maison, nous poursuivons nos sympathiques échanges à discuter de tout de rien, puis tard dans la soirée, nous nous installons tous les trois pour la nuit dans un petit salon marocain.

Jeudi 2

Assilah => Fifi 223 km

Nous avons passé une nuit de plomb. Le lever était prévu à 7h, mais certainement excités par le départ nous étions tous sur le pont à 6h, prêts pour démarrer notre première journée de moto. Momo nous a réservé un accueil on ne peut plus chaleureux. Au petit matin, il est allé nous chercher de délicieux beignets pour un petit déjeuner de rois.
Nous nous activons sérieusement et commençons à préparer bonshommes et motos.
Tout d'un coup, Patrick monte en pression et peste dans son coin. Il vient de se rendre compte qu'il a amené deux bottes de moto... rien d'anormal. Mais il se pointe devant nous l'air dépité avec à la main deux bottes du pied gauche. Nous n'avons pas manqué de le chambrer copieusement. Premier coup de sang, courir au souk tout proche pour acheter une paire de pompes. Après un long moment à attendre notre Patrick se pointe fièrement avec aux pieds une pâle copie de Nike. Il est en quad, donc moins exposé qu'à moto, ça fera l'affaire.
9h30, nous sommes sur le point de partir et là Francky pousse un cri d'horreur... « merde les clés de ma bécane!! » He oui, nous ne cauchemardons pas, nous sommes à Assilah, sur le point de partir, avec notre acolyte en fausses Nike et les clés sont restées à Bordeaux !
Francky prend son courage à deux mains, se met au bricolage et sans tarder nous fait démarrer la moto, après avoir installé un petit interrupteur, du beau boulot.

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Enfin, 11h30, nous partons pour Chefchaouen par une piste que nous avions empruntée en 2005. Surprise, les 2/3 du parcours ont depuis été bitumés, inutile de dire que notre objectif zéro bitume s'annonce mal. Nous arrivons à Chefchaouen, vers 15 h et nous précipitons dans un petit restau sympa ... au menu kéftas, zitouns, khobz (Viande hachée grillée au barbecue avec du persil de la menthe, des oignons et de épices dont seuls les marocains ont le secret accompagnée d'olives et servie avec de la kesra, le pain traditionnel) et le thé à la menthe... classique et incontournable au Maroc.
Après cette pause bien méritée, nous repartons pour un superbe parcours de pistes sinueuses à travers les forêts de chêne liège. Le terrain est vallonné, les jeux de lumière dans la forêt sont sublimes, la température clémente, nous prenons beaucoup de plaisir. Vers 18h30, nous arrivons à Fifi, petit village perdu dans la montagne. Nous nous posons sur la terrasse bancale du café de la place et sommes chaleureusement accueillis par les hommes à qui nous apportons un peu de distraction. Une pipe de kif à la main, Hassan nous invite à rejoindre sa table.
Nous échangeons dans une ambiance détendue et conviviale et là, surprise !!
-Mohamed !!
Il nous reconnaît instantanément.
-Frédéric, Franck, comment ça va? Et Daniel, il n'est pas là ?
Nous avions rencontré Mohamed en 2005, devant l'échoppe du boucher de Fifi et avions discuté un quart d'heure simplement. Nous allons manger un petit bout ensemble comme des amis de longue date. Mohamed a une mémoire impressionnante, il se souvient parfaitement de notre adresse postale, du nom du site internet, de nos professions, des villes d'où nous venons et d'un tas de détails étonnants.
Il nous accueille ensuite chez lui, nous sommes reçus comme des princes. Nous nous lavons dans des bassines, nos visages couverts de poussières redeviennent présentables. Nous faisons le tour du propriétaire, Mohamed nous montre fièrement son énorme chaîne hifi, nous passons un bon moment. L'hospitalité marocaine n'est vraiment pas une légende.

Et puis surprise, pendant que nous étions à jouer avec les enfants, et à compulser les énormes albums photo de la famille, Fatima la maîtresse de maison, venait de préparer un repas de fête. La petite table basse du salon qui nous attendait était couverte de plats colorés. Et oui, ce soir, nous allons manger deux fois! Et pas question de refuser!
Nous terminerons cet énorme repas, sur lequel nous aurions pu manger à 10 avec une pastèque fraîche et bien sucrée. Dans une ambiance très festive, Mohamed avait à coeur de nous faire écouter sa musique Marocaine préférée et ne manquait pas une occasion de pousser les Watts, jusqu'à ce que vers minuit nous ne puissions plus cacher à nos hôtes notre lamentable état de fatigue.
Nous nous sommes installés dans un petit salon et avons vite été gagnés par le calme absolu de la montagne.

Vendredi 3

Fifi => Taza 346 km

Nous émergeons doucement après une lourde nuit. Fatima nous a préparé un bon petit déjeuner avec des excellentes pâtisseries maison. Le beurre rance en revanche n'a eu aucun succès.
Nos petites misères commencent. Frédéric découvre une belle infection à un doigt, un panaris qu'il faut traiter rapidement. Francky a un genou à vif avec le frottement d'une genouillère de protection.
Nous nous promettons de garder le contact, c'est sûr !!
Echanges des adresses et au revoir chaleureux, nous prenons le départ vers 8h30.

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Nous nous régalons sur les pistes de montagne toute la matinée. On s'attendait à ce que le terrain ne soit pas parfaitement conforme à ce que nous avions préparé sur les cartes et nous galèrons un chouilla sur la navigation, mais finissons par tracer une piste très sympa. Il fallait bien ouvrir la voie, car nous n'avions trouvé aucun itinéraire tracé sur ce terrain. Voilà qui est fait! Nous conservons précieusement cette trace pour les intéressés ou un futur voyage.

Nous avons bien roulé, il fait 46°-47°, nos camel back sont à sec, à l'approche de Taounat, nous décidons de nous poser dans un petit café. - Sala malicum, est-il possible de manger quelque chose ?
- Ah non monsieur, on ne fait pas restaurant !
Nos visages devaient certainement exprimer un grand désespoir...
-mais y a pas de problème !!
On devrait le savoir pourtant, au Maroc, il n'y a jamais de problème
- couscous, ça va?
- Parfait !!
Quelques minutes plus tard, le monsieur revient avec 3 superbes assiettes de couscous que nous dévorons comme des fauves. Puis l'éternel thé à la menthe... quel bonheur de profiter pleinement de cette pause ombragée.

Nous quittons Taounat avec l'objectif ambitieux de rejoindre Gercif. La température ne baisse pas. Après une bonne heure à rouler, accablés par la chaleur avec la sensation de sentir sur nos visages le souffle brûlant d'un séchoir à cheveux, Francky descend dans l'oued, béquille sur la rive et se jette à l'eau avec bottes, gants, casques, etc. Patrick, très spontanément fait la même chose et se rendra compte qu'il avait dans ses poches papiers, téléphone, enfin tout quoi!!
Rafraîchis, nous repartons sur les pistes massacrées par les caprices de l'oued et passons l'après-midi à batailler, passant d'une rive à l'autre, avec parfois des passages à gué plus ou mois évidents.
Les premiers sont très drôles, nous prenons le temps de nous filmer et nous amusons beaucoup. Puis, ce qui devait arriver arriva. Chute dans la rivière, moto noyée. Obligation de démonter le réservoir pour assécher la bougie.
Un homme nous parle d'une piste très directe à flanc de colline que nous ne visualisons pas sur les GPS. Nous la cherchons un bon moment sans succès. Avec tout ça, nous nous sommes bien marrés, mais assurément nous n'arriverons pas à Gercif ce soir. La piste que nous connaissons est encore très longue, à la tombée de la nuit, après une journée de tout terrain vraiment extra, nous rattrapons le bitume pour rejoindre Taza.
Nous décidons de nous offrir une journée à la cool. Après avoir fait le tour de nombreux hôtels affichant complet, vers minuit, nous nous trouvons enfin une chambre.
Dans la journée, Patrick a rencontré un jeune garçon qui lui a fait un généreux cadeau. Nous le fumons avec plaisir tous les trois et partons pour une lourde nuit sans rêve.

Samedi 4

Taza => Gercif 65 km

La journée commence par un petit déjeuner à la Française dans une immense salle brillante à l'abri des regards où les locaux au petit matin viennent boire une bière. Généralement, partout où nous passons, il est impossible de trouver de la bière et encore moins de l'alcool. Déshydratés par une nuit étouffante, nous nous jetons sur nos jus d'oranges pressés... un régal.

Nous décidons de nous poser à Gercif et de bien nous préparer pour la traversée qui nous attend, pas bien sûr d'être capables par 50° de rallier Merzouga à 530 km par les pistes.
C'est vrai que c'est un peu extrême comme plan, mais on a déjà donné et on le sent bien. Quoi qu'il en soit, il faudra de toute façon rallier Boudenib à 440 km. On verra demain.

En tous cas, aujourd'hui, journée relaxe. Nous sommes installés au camping de Gercif, sous un arbre pelé, dans un petit coin de poussière. Le patron est charmant et fait le maximum pour nous être agréable. Nous mangeons bien, nous nous hydratons comme il faut et profitons pleinement de la piscine. Nous prenons le temps d'une vérification mécanique des machines (visserie, filtre, niveaux, etc.) ... la routine. Nous veillons à notre chargement d'eau et prévoyons 7L par personne.

Patrick a entrepris de faire renforcer son porte bagage chez Houcine, le garage mécanique du coin, rue de la gare. L'établissement est bien tenu, l'équipe sérieuse et très compétente. Dans l'après-midi Francky et Fred font quelques allers-retours camping garage pour mesurer l'avancement du chantier. Nous en profitons pour faire bien nettoyer nos filtres à air. Le patron est très sympathique et nous offre à boire. Nous laissons Patrick avec son quad.

Apparemment ils font du bon boulot, mais il est plus de 20h et Patrick n'est toujours pas de retour. Il aura passé la journée dans le fond d'un garage... dommage pour la piscine !!
Nous commandons un tagine...

Demain, départ prévu à 4 h du matin. Francky témoigne d'une certaine inquiétude, car nous dormons à la belle étoile et la nuit s'annonce orageuse.

Dimanche 5

Gercif – Anoual – Beni Tajjit – Er rachidia 451 km

Une journée de fou!! Lever 4 h, départ 5 h, histoire de bénéficier de la fraîcheur relative du matin. Fred est à la navigation. En partant de Gercif, il y a un petit bout de route jusqu'à un embranchement, toujours bitumé qui nous fait traverser un village... puis au détour d'un virage, le début de la piste.
Devant nous se dresse une falaise très abrupte, nous cherchons un passage et nous engageons sur une piste pierreuse. La montée ne présente aucune difficulté, mais il faut être prudent la marche est haute. Nous croisons des ânes et leurs propriétaires venus chercher de l'eau. Cette ascension nous conduit sur le plateau du Rekkam, à 1500 mètre d'altitude en moyenne où nous marquons un arrêt pour contempler le magnifique panorama sur la vallée.
Les pistes que nous empruntons sont relativement variées et roulantes. Nous filons à un rythme soutenu et prenons beaucoup de plaisir. Première pause, problème de bagagerie sur le quad. Nous prenons le temps de tout resangler. Francky nous suggère de rouler moins vite, nous rappelant que nous n'avons aucune assistance et que nous sommes loin -très loin- d'un centre hospitalier. Il a évidement raison, nous repartons plus cool.
Les paysages et le terrain nous régalent, mais Patrick a plus de misères au guidon de son quad, car les pistes sont plutôt pierreuses avec des passages sur de gros rochers. Là, le quad n'est pas sur son terrain favori et notre pauvre Patrick se fait secouer comme un Shaker et nous suit avec un marteau piqueur affolé de 200 kg dans les mains.

Dans l'après midi, sur un petit franchissement sans difficulté Fred fait une petite chute comme nous en faisons tous. L'humeur est à la rigolade...

Malheureusement, il y a de la casse, son poignet gonfle et devient douloureux, il fait plus de 40° et nous sommes au milieu de nulle part... mais nous devons finir l'étape. Bandage de fortune, paracétamol, anti-inflammatoires et nous repartons pour plus de 4 h de piste. L'arrivée à Beni Tajjit est un soulagement pour tous.
Nous nous posons et prenons le seul mauvais repas du séjour ! La tension tombe, le poignet se refroidit et la douleur grandit. Plus question d'aller d'une traite à Merzouga, nous modifions rapidement le parcours et repartons, tous inquiets pour la suite du voyage. Les 38 km de piste pour finir l'étape, entre beni Tajjit et le bitume ont été un véritable enfer!! Un vent de sable s'est levé, on ne voyait pas à 3 mètres, la douleur au poignet devenait insupportable. Ce sont les risques du rallye sans assistance.
Arrivée tardive à Er Rachidia, nous nous posons dans un petit hôtel. La suite du périple est remise en question, Fred n'est pas certain de pouvoir reconduire. Nous décidons d'aller dès le lendemain consulter un médecin et passer des radios à l'hôpital d'Er Rachidia. La suite du voyage dépendra de ce diagnostic.

Lundi 6

Première heure ce matin, Fred et Francky prennent un petit taxi à 5 dirhams la course pour l'hôpital public. Tous le monde ne peut pas se vanter de faire du tourisme de proximité aussi approfondi ! Patrick est resté à l'hôtel se reposer. Nous arrivons aux urgences, il y a un monde fou à attendre, certains dans un drôle d'état. Devant ce spectacle, nous nous résignons à y passer la journée au mieux.
Un homme, très calme dans l'agitation ambiante, vient immédiatement nous voir, nous fait passer devant et enregistre notre entrée dans un grand cahier très bien tenu. Fred est ensuite conduit dans une petite pièce pour passer une radio. 5 minutes plus tard, il se retrouve devant le traumatologue, un médecin Chinois, qui ne parle ni l'Arabe, ni le Français, ni l'Anglais... bref, il ne parle rien !! Juste le Chinois, ce qui ne fait pas notre affaire. Son diagnostic est formel une belle fracture du radius, très visible sur la radio.

La sentence tombe, plus de moto, immobilisation totale, le coup dur!!

Nous repartons dépités, le voyage s'arrête là devant une pauvre radio de la main et une belle manche en plâtre. Retour en ville, on se pose sur une terrasse pour reprendre nos esprits et réfléchir à la suite. Nous décidons de trouver une camionnette pour emmener la machine de Fred et le quad à Marzouga, surtout pour faire plaisir à Patrick qui a trop souffert dans la caillasse et qui depuis le début rêve de sable et dunes.
Faute de place, le pauvre Francky va se taper toute la remontée sur la route... l'ironie du sort d'avoir baptisé ce voyage « objectif zéro bitume »
Nous passons deux heures pleines à négocier, dans un climat convivial et détendu, un aller sur Merzouga, une journée d'attente pour le chauffeur, puis la remontée jusqu'à Assilah, ce qui représente environ 800 km quand même. En général nous parlons en temps de déplacement et pas en km, mais là désolé à 40 km/h de moyenne, c'est trop déprimant!
L'accord passé, nous chargeons les engins dans ce véhicule de la préhistoire (587.000 km au compteur), le chauffeur change un pneu hyper lisse pour un pneu quasiment lisse et nous filons vers le terrain de jeu tant attendu. Les 140 km qui séparent Er Rachidia de Marzouga sont interminables.

Suite à notre expérience très négative de l'année passée au Touareg et sur les conseils d'un ami baroudeur, nous nous posons à l'auberge l'Atlas du sable. Établissement impeccable, accueil agréable, service irréprochable, piscine, nous y passons une soirée sympathique en compagnie d'un jeune couple de Français qui projettent de monter une auberge au Maroc.

Nous bavardons sans nous rendre compte du temps qui passe, il est tard, tout le monde est au lit, la chaleur est écrasante, un vent chaud chargé de sable souffle dans le silence de la nuit.

Mardi 7

Excités à l'idée d'aller jouer dans les dunes, nous nous sommes levés de bon heure pour profiter d'une température encore clémente.
Fred ne pouvant pas conduire s'est installé à l'arrière du quad, caméra au point pour immortaliser les explois et s'est fait déposer au milieu de l'erg. Francky à moto et Patrick en quad ont tourné, viré, glissé, surfé... Patrick, très attentif aux explications de l'expert Francky qui tous les week-end écume les immenses dunes autour de Dubaï, a osé des ascensions, des descentes de murs et des sauts avec une progression spectaculaire... bref, beaucoup de plaisir.
Retour à l'auberge, piscine, douche fraîche, repas, sieste... ne nous plaignons pas, c'est la belle vie.
Batteries rechargées, nous avons rejoué quasiment le même scénario l'après midi. Puis un vent de sable s'est levé, on ne voyait plus à 2 mètres. Retour à l'auberge et fin de journée relaxe.
Nous chargeons à nouveau une moto et le quad dans la camionnette déglinguée de Smaïl notre chauffeur, prêts à prendre le chemin du retour vers Assilah. La soirée s'étire à discuter et refaire le monde... ho la !! 3 h du matin, il est temps d'aller au lit.

Mercredi 8

Merzouga => Assilah 650 km

Déjà le départ, lever 5h30. Le vent a soufflé toute la nuit. La petite fenêtre de la chambre est restée ouvert nous sommes couverts de sueur et de sables collés. Une douche s'impose. Fred et Patrick prennent place avec Smaïl à l'avant de la camionnette et s'installent tant bien que mal. Il nous faudra plus de 13 h pour parcourir 650 km. Francky ne nous a pas attendu, il a filé à moto pour avaler le parcours d'une traite et arrivera bien avant nous.
Nous sommes encore accueillis à bras ouverts chez Momo. Retrouvailles, détente, douche, thé à la menthe...
Francky et Patrick, très habitués maintenant à cet exercice, chargent les motos dans le camion.
Nous décidons de sortir manger dans la vieille ville d'Assilah. La soirée avance, avec nos 2 h 30 de sommeil et 650 km dans des conditions relativement inconfortables, nos paupières s'alourdissent dangereusement, il est 2h du matin, nous prenons le chemin du retour.

Jeudi 9 – Vendredi 10

Nous prenons notre temps, il faut croire que nous ne sommes pas pressés de partir. Les enfants de Momo se régalent du tour de moto que Francky leur a proposé. Nous déjeunons avec toute la famille en périphérie d'Assilah. Embrassades, remerciements chaleureux et nous prenons le départ.

Tanger, bateau, Algésiras, beaucoup d'autoroute (c'est grand l'Espagne qui disait le Francky)... et Bordeaux. Nuit blanche, le tout d'une traite, on est comme ça nous !
Patrick est heureux de retrouver sa petite famille.
Fred et Francky passent la soirée chez Mathieu

Samedi 11

Retour à Nantes avec voiture et porte moto.
***

Nous sommes bien évidemment déçus de ne pas être allés au bout de notre programme, mais cette année, le terrain nous a rappelé les règles du jeu ! Contre temps sans gravité heureusement. Pour consolation, nous avons fait une belle virée quand même et avons passé du bon temps. Et puis, nous repartons pour une belle balade de 10 jours dans les dunes des Emirats en février 2008.
... le Maroc ne va pas se sauver, nous reviendrons c'est sûr, pour refaire ce parcours, jusqu'au bout, inch'allah...


Fred, Francky, Patrick

Patrick fait le choix d’un Raptor 700 pour avaler les pistes au Maroc

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VIDEO

Cette année, pour la première fois, nous nous sommes équipés d'un petite caméra vidéo. Il s'agit d'un caméscope Sony hdr sr1 qui offre l'avantage de ne pas avoir de cassettes ou autre support à manipuler puisqu'il enregistre directement sur un disque dur interne. Il permet également de filmer en Haute Définition, mais pour mieux gérer la place disque et pour se faciliter le travail de montage, nous avons tout filmé en résolution standard. C'est un outil léger maniable, performant et d'une grande simplicité d'utilisation, exactement ce qu'il faut à des débutants. Nous aurions bien aimé trouver un système efficace pour le fixer de temps à autre sur le casque ou la moto... nos tentatives incertaines en qualité de tournage et pour la survie de l'appareil ont été désastreuses. Pour le tournage, comme pour le montage, nous nous sommes livrés aux joies de l'improvisation. La prochaine fois, pour notre [tour des Emirats ->article94], nous essaierons de mieux préparer le travail et de développer des thématiques autour d'un fil conducteur. Enfin ça c'est théorique!! Pour le moment, nous vous livrons le résultat de cette première expérience improvisée, à vous de juger!

Maroc2007 from Frédéric Daubié on Vimeo.

*montage : Francky