Qui sommes nous ?

Un groupe de copains animés par une même passion. Nos envies de voyages, de rencontres, de découvertes, de dépaysement, d'évasion, et de sport mécanique, nous unissent pour vivre des aventures personnelles et collectives en organisant des rallyes motos, 4x4 et quad.

Voyages

Adventure rally est une association 1901 qui à l'origine avait pour objet d'organiser des voyages, rallyes sportifs, expéditions ou événements dans le but de collecter des fonds et soutenir des projets associatifs d'aide au développement. Le voyage en Argentine a été notre dernière expédition, il n'est pas sûr que nous en fassions d'autres.

ÉMIRATS ARABES UNIS - 2008

Emirats, un contraste saisissant

United Arab Emirates

* sources : Agence régionale d'information stratégique et technologique de Paris (ARIST Paris)


Dubaï est une ville démesurée. Un gigantesque chantier de constructions avec des grues à l'infini. Des tours qui rivalisent toutes de luxe, d'innovation et de technologie. Une débauche de moyens humains, financiers matériels. Une ville cosmopolite faite de contrastes très marqués.

Et puis, autour de cette ville bouillonnante de vie... le désert à l'infini !! D'immenses dunes de sable jusqu' à l'horizon d'un côté (le plus grand erg du monde dit-on), de la montagne incisive, sèche et aride de l'autre, des étendues de pierres déchirées par quelques ravines où une malheureuse végétation tente de survivre et enfin la côte et les plages de sable fins.

C'est à la rencontre de ces régions méconnues du grand public que nous sommes allés.

Ce périple s'est fait avec une autonomie de 50L par quad. Bien sûr, il nous fallait prendre de l'essence et rejoindre de temps en temps une station, mais nous ne souhaitions pas être escortés par un 4x4, comme ça se fait communément. Hormis l'essence, nous avons donc tout avec nous. (voir la liste du packtage)

Francky et Gwen ont en amont fait un gros travail d'exploration en organisant régulièrement des balades de reconnaissance plus ou moins longues et difficiles en fonction des acolytes qui les accompagnaient.

En revanche, la région de Liwa dans le grand sud fut une vraie découverte partagée.

En savoir plus sur les Emirats

Trois raptors dans les dunes des émirats

Album photo

Album photo trois Raptors dans les dunes des Emirats

Il ne fait pas bon vivre pour les appareils photos numérique et caméras dans le sable du désert. Les objectifs se sont souvent grippés, mais nous avons malgré tout réussi à ramener quelques images... voici les plus significatives...

SimpleViewer requires Macromedia Flash. Get Macromedia Flash. If you have Flash installed, click to view gallery.

Compte-rendu de voyage

Ombre des 700 Raptor sur les dunes

Avant chaque grand départ, nous subissons la grosse angoisse récurrente de l'annulation du voyage. Tous les ans, nos nerfs sont mis à rude épreuve, car en dernière minute, il se passe toujours quelque chose de suffisamment contrariant pour compromettre nos expéditions.

Porte-bagages RaptorC'est à cause des porte-bagages qui doivent équiper les trois quads que nous avons eu un coup de sang cette année. Nous ne pouvons pas imaginer une virée de dix jours en autonomie avec bivouac, ce qui sous entend le transport d'un nécessaire de cuisine, de victuailles, de beaucoup d'eau et d'essence, etc., car les Raptors ne sont vraiment pas des machines de baroude et sans cet équipement, il est très difficile de les charger.

Et pourtant, une semaine avant le départ, le vendeur de la boutique (Sand Storm à Dubai) où nous avions commandé les matériels quatre mois auparavant, nous apprend sans ménagement qu'ils sont en incapacité de nous livrer. Panique à bord, il nous faut impérativement trouver une solution. Francky contacte un fournisseur de son carnet d'adresse professionnel qui dans l'urgence accepte de relever le défit et de nous fabriquer des porte-bagages sur mesure. Nous demandons à Patrick (notre acolyte des virées au Maroc 2006 et 2007) de nous fournir des photos et un relevé de cotes succinct du porte-bagage qui équipe son Raptor. Nous transmettons les documents à l'industriel qui dès le lendemain nous renvoie un plan de fabrication détaillé pour validation. Francky y apporte quelques modifications. Deux jour plus tard, les trois porte-bagages peints étaient directement livrés chez Francky à qui nous devons une fière chandelle pour avoir mené cette opération avec autant d'efficacité. Une grosse journée de bricolage fut néanmoins nécessaire à Gwen et Francky pour les adapter parfaitement à la géométrie des machines.

6h45 du matin, saoulé du rond-rond des moteurs et après presque 24 heures de voyage en comptant les temps d'attente des correspondances (billets charter oblige !), Fred débarque à Dubai.

Nous consacrons la journée aux courses et derniers préparatifs. Paquetage, installation et arrimage de tout notre bazar, pour finir chez le mécano faire un ultime réglage des suspensions.

***

Lundi

Nous prenons le temps de vérifier l'itinéraire et discutons des principaux points de navigation, pour être parfaitement sûr de notre parcours. Ce travail de repérage cartographique terminé, tous les trois parfaitement en phase sur le périple, nous chargeons toutes les infos dans nos GPS (Trois Garmin 60CSx parfaitement identiques). Nous voilà enfin pr êts !

Comme prévu, nous prenons la route en début d'après-midi et ne mettons pas longtemps à quitter Dubai pour trouver assez vite du sable, des dunes, une mer de sable ... Cap sud-est, les dunes sont encore assez petites. Fred, plus habitué à la moto qu'au quad prend sa machine en main. Nous faisons des pauses régulières pour ajuster quelques détails, principalement sur l'arrimage des bagages. Il faut croire que tout n'est pas au point, car il y a déjà de la casse. Protégés du soleil par une tôle ondulé dans un parc à Chameaux, nous déballons, réparons, repartons... dans la bataille Fred oublie une basket, l'autre devenue inutile fini dans une poubelle. De toute façon, il fallait nous alléger !! Nous roulons droit vers l'horizon au milieu du vide, concentrés sur la navigation et le pilotage de nos machines lourdement chargées. Vers 17h, au creux d'une belle dune offrant un terrain plat, ce qui est rare, nous montons notre tente. Repas, détente, bivouac sympa. Le désert est calme, la nuit est claire, il n'y a pas un souffle. Nous profitons de notre première soirée de nomade et d'une bonne nuit de sommeil.

Mardi

Francky se lève le premier et lance " le coq a chanté !! " (Lite-motif auquel nous aurons droit tous les matins). Nous plions méthodiquement notre barda et partons pour une grosse matinée de sable. Les paysages plissés sont surprenants. Nous alternons les belles dunes souples et les plaines d'herbe à chameaux.

En milieu de matinée, nous arrivons sur un baraquement délabré, planté là au milieu de rien. Un homme en sort et nous fait signe de venir. Poussiéreux, nous lâchons nos machines pour nous installer sur des banquettes en bois placées sous une tonnelle en tôle décorée d'une multitude de petites pièces de tissus colorées qui pendouillent en désordre. L'homme nous offre un thé au lait épicé. Nous tentons une discussion. Il ne parle pas anglais, nous ne parlons pas arabe, il reste les mimes ridicules. Bakhmadi fier de nous montrer son portable, insiste pour que nous prenions son numéro de téléphone... rencontre étonnante, mais sympathique. Nous nous faisons des adieux insistants, donnant l'impression de quitter un ami.

Les dunes deviennent plus hautes. Nous commençons les franchissements. Il s'agit d'attaquer la dune de face, donnant l'impression parfois de gravir un véritable mur. Arrivés au sommet, le franchissement se fait en aveugle, car nous ne pouvons pas connaître la pente de l'autre côté. Il est donc nécessaire en arrivant au sommet de mettre le quad en travers pour apprécier le relief. Si la pente est trop dure ou si l'angle de réception est trop fermé, interdisant la remontée en face, il nous faut rouler sur la cr ête jusqu'à trouver un passage. La technique de progression dans les dunes est directement liée au cap que nous devons suivre, car généralement les dunes sont toutes orientées dans le sens des vents dominants.

Nous prenons le rythme et tirons sur les machines. Le terrain est très technique, nous progressons lentement mais sûrement.

Et puis, ... comme un voyage ne se passe pas sans galères, le porte-bagages de Fred trop lourdement chargé casse net. Nous bricolons avec les moyens du bord pour rejoindre Khetim et faire tout ressouder dans un petit garage. Il fait déjà nuit, nous sommes installés sur des chaises bancales. Le patron nous offre des fritures épicées à grignoter avec un verre de thé pour nous faire patienter. Réparation faite, nous partons manger un bon poulet riz en terrasse et reprenons la piste vers le désert en navigation de nuit, pour nous trouver un coin tranquille où planter la tente.

Dans le relief des dunes, nos phares sont assez inefficaces. Une seconde d'hésitation et Francky en éclaireur loupe une descente. Son quad dévale la pente en tonneaux et s'arr ête sur ces roues après quatre tours. Aucune casse heureusement ! Enfin, juste le support du gps que nous réparons au Colson. C'est fou tout ce que nous pouvons réparer avec ces cerflexes.

21h, notre camps est monté. Nous prenons un thé dans le silence absolu du désert.

Mercredi

Ce matin, nous faisons preuve de beaucoup d'efficacité pour plier le camps. 9h20 nous partons, les quads bien chargés comme toujours, pour une journée de plaisir absolu. Le temps est splendide, la lumière intense, la température très clémente. Nous traversons successivement des cordons de dunes plus ou moins hauts, séparés par d'immenses plateaux plats et réguliers, les Sabkhas, sur lesquels nous pouvons très facilement forcer le rythme. Ca et là, nous apercevons furtivement quelques animaux du désert comme des gazelles orcas, des oryx, des lézards, des insectes en tout genre. Nous engins sont malheureusement trop bruyants et il nous est impossible de les approcher. Contrairement aux idées reçues le désert abrite une vie exceptionnelle.

A l'heure du déjeuner, nous nous accordons une pause de ¾ d'heure environ, abrités d'une bâche tendue entre les quads pour nous protéger du soleil, puis rassasiés nous repartons.

Nous avons consommé trop d'eau aujourd'hui et pensons qu'il n'est pas prudent de poursuivre sans faire le plein. Nous décidons de pointer au plus court vers Mafroodah. Sur la route, une citerne providentielle. Un petit homme pakistanais en habit traditionnel nous accueille et nous offre généreusement de l'eau. Elle n'est certainement pas potable, mais ça fera l'affaire, nous décidons de poursuivre.

Le terrain de jeu est fantastique, nous éprouvons un énorme plaisir à " surfer " sur les grandes parois verticales des dunes sur lesquelles nous prenons appuis pour passer d'un versant à l'autre et ajustons de mieux en mieux nos trajectoires qui deviennent souples et fluides.

Parfois nous devons contourner de grands rectangles grillagés posés là au milieu du désert. Il s'agit d'un programme de plantations, hautement protégées, lancé par le Shek Zayed qui imagine peut- être les futures forets du désert. Pour le moment, de maigrichons arbustes dépendent d'un goutte à goutte leur assurant la survie.

Vers 18h, fourbus, nous nous posons sur un des rares terrains plats au milieu de cette mer de sable pour nous installer et passer la nuit. Le vent se lève, le sable fin pénètre partout. Notre tente est bringueballée mais tient le choc. Malgré les bourrasques et le bruit du sable sur la toile, nous sombrons dans un sommeil profond.

Jeudi

Comme tous les jours depuis le départ, nous nous levons avec le soleil. Ce matin le temps est couvert, il fait froid et ce vent chargé de sable qui picote, souffle toujours. Nous finissons nos derniers petits biscuits fourrés aux dattes, baptisés " datolu ", bien abrités sous la tente et partons après avoir plié à la hâte.

Ce n'est pas vraiment une temp ête de sable, heureusement, nous aurions été cloués sur place, mais la visibilité est malgré tout très mauvaise et rend la navigation dans les dunes assez pénible. Nous bataillons 4h environ avec le relief pour arriver à une ferme à chameaux. Un immense rectangle clos, quelques arbres mal en point, une citerne et une pompe bruyante pour puiser l'eau si précieuse. Autour de nous des dunes jusqu'à l'horizon sur 360°. Nous avons le sentiment étrange d'arriver sur une île à plusieurs heures de navigation de toutes régions habitées.

Nous profitons d'un endroit abrité de ce vent incessant et d'un accès à l'eau pour nous détendre et nous restaurer. Au loin, nous apercevons la silhouette de quelques oryx curieux et craintifs, il nous est absolument impossible de les approcher.

Nous repartons plein ouest, face au vent. Le modelé des dunes est à contre sens, les franchissements deviennent difficiles et parfois périlleux. Francky ouvre la marche avec une habilité déconcertante et trouve toujours le bon passage, Fred roule sagement dans ses traces et Gwen à qui ce terrain ne pose aucune difficulté, ferme le convoi. L'exercice est très physique et demande une grande concentration, nous en prenons pour trois bonnes heures.

En fin fin d'après-midi, nous apercevons l'oasis de Liwa. Des arbres, de la verdure, une station service, un restau, un hôtel... quel bonheur ! Nous nous sommes pas vraiment lavés depuis le départ la douche est providentielle.

Vendredi

Lever 6h30, nous nous préparons pour une grosse journée, le temps fort du voyage. Impatients et anxieux à la fois, nous faisons les pleins des réservoirs (50L / quad) et partons vers les fameuses dunes de Liwa. Ce sont les plus hautes et les plus difficiles à pratiquer de tous les émirats. Généralement, les dunes sont orientées dans le sens du vent, ce qui nous permet d'anticiper le terrain sans trop de surprises.

A Liwa, pas de logique pour des dunes gigantesques ! Le modelé part dans toutes les directions sans cohérence. Les dunes sont énormes et les pentes vertigineuses. Nous arrivons parfois au pied de murs de sables absolument infranchissables et descendons des pentes abruptes incroyablement raides de plus de 100 mètres. Tout est difficile, la nature du sable change régulièrement en passant d'un sable damé et dur à un sable totalement mou dans lequel nous nous enlisons à la moindre erreur de pilotage. Rares sont les engins motorisés à s'aventurer sur ce terrain. Nous n'avons d'ailleurs vu aucune trace nul part !

Après 4h de sensations vertigineuses, de concentration et de conduite prudente, laissant plus de 100 km d'adrénaline derrière nous, nous apercevons la fin des mythiques dunes de Liwa et le vivons comme une vraie victoire.

Déjeuner rapide et nous repartons. La concentration se relâche. Nous traversons des plateaux successifs séparés de plusieurs kilomètres. Le terrain est très changeant mais pas difficile, nous prenons plus de vitesse.

Nous décidons de monter le camps au pied d'une belle grande dune en fer à cheval. Pour la première fois nous trouvons un peu de bois et décidons de dîner autour d'un feu. C'est une belle idée, mais la soirée avance, nous sommes morts de fatigue. Nous dînons. Pas de feu. Sommeil pour tous !

Samedi

Le soleil n'est pas encore levé. Nous ouvrons la tente, il fait froid. Le bois préparé la veille n'attend plus qu'à être craqué... le feu nous réchauffe. C'est un vrai plaisir de prendre notre petit déjeuner autour de ce foyer.

Après avoir plié, nous réparons une crevaison. Il suffit d'introduire une mèche à pneu dans le trou et le tour est joué. Au moment de partir Fred tourne en rond et peste d'avoir perdu ses gants la veille en allant chercher du bois. Nous voilà tous à arpenter un large périmètre autour du camp et par chance, Francky les retrouve. Poursuivre le voyage à mains nues aurait été un vrai supplice, pour preuve les ampoules que nous avons tous.

Enfin nous partons pour rouler à nouveau sur d'immenses plateaux, ce qui nous permet de forcer l'allure et de reprendre un peu du temps perdu. En fin de matinée, nous découvrons des terrains de sables fins d'une finesse incroyable, une texture de sable légèrement compressible proche de la farine. Nous comprenons à nos dépends qu'il est impossible de s'y arr êter au risque d'enliser très profondément les machines. Ce n'est jamais très grave, mais très sport à sortir.

Pause déjeuner spartiate : une barre de céréale chacun, voilà tout ce qui nous reste. Un arr êt ravitaillement s'impose, nous filons vers Al Khetim où nous trouvons par chance un petit restau local. Repas très correct, poulet, riz, salade, coca à 30 dh, soit environ 6 euros pour nous trois !

Après avoir fait quelques courses, Gwen et Francky se rendent compte que les structures arrières des quads sont cassées. Il est inenvisageable de repartir dans le désert sans réparer et trouvons un soudeur qui fait le nécessaire.

Il est tard, nous décidons de passer la nuit dans une rest house repérée plus tôt, ce qui nous permettra de partir plus vite le lendemain. Nous nous y pointons. Personne ! Le gardien nous apprend qu'il s'agit en fait de la résidence de vacance d'un Shek d'abu dhabi et qu'il nous est impossible d'y dormir. Dur !

Nous faisons le plein d'eau et reprenons notre itinéraire vers les dunes du désert pour y installer notre camps. La conduite de nuit dans les dunes n'est franchement pas évidente et assez risquée. Nous trouvons rapidement une cuvette de sable abritée. Nous faisons craquer un petit feu en économisant le bois difficile à trouver et prenons un repas autour du foyer. Décibel zéro, le calme est total, la soirée coule paisiblement.

Dimanche

Excellente nuit, nous sommes tous en forme et quittons notre petit coin de dune d'Al Khetim de bonne heure. Ce matin le sable est d'une blancheur étonnante. Avec la lumière rasante, nous avons un mal fou à distinguer le relief, il nous faut redoubler de vigilance, mais nous filons et tenons malgré tout une bonne moyenne. Notre programme est respecté, comme prévu, sur l'heure du déjeuner, nous voyons surgir du désert une ville moderne rectiligne, blanche et proprette. Sur décision du Shek Zayed les villages et leurs architectures vernaculaires ont été remplacées par ces villes à l'urbanisme tiré au cordeau, certainement plus confortables mais à l'esthétique pauvre et tellement triste, sans âme, sans caractère... Nous trouvons notre cantine, une vitrine qui n'évoque rien, une toile cirée sale sur une table unique, une radio tonitruante, un type plein de bonne volonté pour nous servir. Repas simple, mais très correct.

Nous repartons le ventre plein et remontons vers le nord en slalomant entre les immenses plantations fermées de hautes barrières et croisons un lézard des sables de plus de 60 cm qui malheureusement n'attend pas que nous lui tirions le portrait. Le paysage change, des arbres apparaissent, le sol se couvre de petites pouces d'herbes tendres qui font le bonheur des dromadaires et donne l'impression d'une pelouse. Nous commençons à apercevoir la chaîne de montagne Hajar Al Garbi, important massif dont le sommet le plus élevé Jamhat Shamayla culmine à 3009 mètres. Nous passons le poste frontière de Oman, nous soumettant au rituel du passeport. Les douaniers armés lèvent la barrière, nous entrons dans la première vallée. Une piste à camion nous laisse entendre que les 50 km restant pour rejoindre Hatta vont se faire rapidement. La piste devient un chemin impraticable, nous descendons dans les wadi (lit de rivière) dans lesquels il reste encore de l'eau. La progression devient très lente. Il fait nuit, nous rattrapons enfin le bitume qui nous pousse jusqu'à Hatta. Nous mangeons un petit bout et quittons la ville pour planter notre tente, avec le sentiment, après 8h de tout terrain et 260 km dans les bras, de mériter une grosse nuit réparatrice.

Surprise ! Nos soirées sont pleines de rebondissements. La structure de Fred n'a pas supporté la pierraille des wadis et est encore en vrac. Il nous faut à nouveau trouver un soudeur. Nous demandons autour de nous, des jeunes se proposent gentiment de nous y accompagner. Heureusement car c'était absolument introuvable. Comme pour les autres, nous marquons ce soudeur d'un waypoint sur nos gps... on ne sait jamais ! Il est 11h, tout est en ordre, nous repartons enfin. La police nous arr ête, nos quads ne sont pas homologués pour rouler sur la route. Le flic est sympa mais ne veut pas nous laisser repartir, il nous escorte jusqu'au premier hôtel où nous nous écroulons lamentablement de fatigue.

Lundi

Nous repartons au petit matin, bien reposés. Au programme de la belle dune entre Hatta et Fallhaj al Moalah. Cantine très simple pour les ouvriers du coin. Nous nous installons à l'extérieur pour fuir une télévision qui hurle. Alignés sur le même banc, face à la route poussiéreuse, nous avalons une belle assiette de riz assaisonnée d'une sauce très épicée.

Dans l'après-midi, nous regagnons la montagne, noire, aride, formée de strates très plissées où une malheureuse végétation tente de survivre. Les paysages sont splendides. Nous passons par les wadis Koob et Tahibah. La température y est clémente, et nous nous régalons d'avoir quelques gués à franchir. Ces wadis sont les seuls passages au travers de la montagne pour atteindre la côte Est.

Enfin la mer ! Nous approchons de Dibba, charmant petit port de pêche à la frontière de l'enclave d'Oman. Nous déjeunons près du port puis cherchons un accès à la plage et tombons sur des gardiens qui nous expliquent qu'elle est devenue privée. Un gros complexe hôtelier va s'y implanter. Fatigués de chercher, nous allons rejoindre quelques campeurs sur la grande plage de Dibba pour y passer la nuit.

Mardi

Petit déjeuner sur la plage face au soleil levant. Comme tous les matins, nous attendons Gwen dont la sympathique lenteur est devenue légendaire. Direction de wadi Bih au Nord Ouest vers Ras Al Khaimah. Une piste sublime et très roulante au milieu d'un panorama grandiose. Francky et Gwen jouent de la glisse et foncent comme des fous dans ce paysage de r êve. Au fond des vallées quelques maigres cultures en terrasse et des troupeaux de chèvres. Fred, à bonne distance derrière se préserve de l'épais nuage de poussière et prend le temps de savourer cet instant exceptionnel.

Passé le sommet à 1100 mètres, nous redescendons et filons vers le poste frontière. Un militaire mal-aimable nous interdit l'accès. Seuls les locaux ont la possibilité de passer. Nous n'obtenons aucune explication. Le contraste avec les militaires sympathiques et souriants du cheik point Omani est frappant. Pas grave, nous prenons ça avec philosophie et rebroussons chemin pour refaire les 50 km de cette magnifique piste vers Dibba. Fred et Francky font une course endiablée tout en glisse sur ces grandes pistes qui alternent longues courbes et virages serrés. Concentration et plaisir maximum, pointe à 115 km/h, poussière à volonté!

Pause en station service. Réparation d'une crevaison, la routine. Nous remplissons les réservoirs et les estomacs et faisons un point de situation. Nous sommes à environ 200 km à vol d'oiseau de la la maison (chez Francky). Nous pouvons filer en ligne droite et rentrer ce soir ou faire une boucle plus large et bivouaquer à nouveau. Nous décidons de filer et faisons le choix d'une grosse après-midi à rouler. Nous sommes sur le terrain de jeu favori de Francky qui connaît cette région par coeur et nous fait terminer en beauté avec un superbe wadi, des pistes sableuses très roulantes et de la belle dune cassante et technique dans laquelle nous prenons beaucoup de plaisir à forcer le rythme. La logique de la ligne droite s'impose, nous gravissons un sommet rocheux, plutôt que de le contourner et le franchissons en " trial "

Nous nous approchons de Dubai, à 70 km de la ville environ nous quittons le tout terrain pour le bitume. Routes bretelles, échangeurs, il faut rouler vite pour être dans le flot de la circulation. Jebel Ali... la maison, il est 21h nous y voilà !

***
Gwen, Francky et Fred

Ce soir nous touchons de près nos r êves, fiers et heureux d'arriver au bout de ce défi un peu fou. Nous venons de vivre, dans ces régions lointaines et isolées en autonomie totale et sans assistance, une aventure extraordinaire et avons déjà des envies de voyage à venir.

Gwen, Francky et Fred

Péparation des hommes et des machines.

Malgré des pluies diluviennes depuis plusieurs jours, chose inhabituelle, qui ne s'était pas produite depuis 1986, la éparation pour le raid aux Emirats Arabe Unis en février a belle et bien commencé. Après plusieurs coups de téléphone, et un déluge de mails, le compte à rebours est lancé. Les taches ont été reparties, et l'équipe(Francky, Gwen et Fred) se épare activement pour la mi-février.

---

Les machines

Nous avons donc trois quads à équiper, un 660 Raptor, et deux 700. Il est vrai que nous aurions pu opter pour des quads de baroude robustes, tout équipés et facile à charger, mais le plaisir d'évoluer dans les immenses dunes avec des machines véloces puissantes aux capacités de franchissement étonnantes est plus fort ! Franky s'est occupé de commander les porte-bagages arrières, que nous attendons avec impatience, sur lesquels des modifications structurelles vont être effectuées pour les renforcer en évision des secousses et efforts qu'ils vont devoir endurer. (Vous vous rappellerez certainement les déboires de notre ami Patrick durant le Maroc 2007). Dès le montage effectué, nous irons rouler dans l'herbe à chameau, avec un chargement équivalent au jour du départ pour éprouver la résistance de nos installations.

L'essence

La question de l'autonomie en essence est cruciale. Idéalement, nous aurions souhaité faire fabriquer des réservoirs en aluminium, mais faute de temps, de moyens et de partenaires (à bon entendeur), nous remettons ce projet à plus tard. Nous nous contenterons encore cette année de bons vieux jerricanes en tôle de 20L. Deux par personne fixés sur les nerfs-bars (tubes en aluminium de protection au niveau des cale-pieds) par deux sangles à cliquet. Ce dispositif est moins pratique et semble désuet, mais malgré tout, il a fait ses preuves.

L'eau

Pour l'eau potable, nous évoyons 2 bidons de 2 litres, plus une poche à eau style camelback 2/3 litres par personne. Pour l'eau de consommation courante, nous partagerons un bidon de 5 litres nécessaire à des utilisations diverses ou aux toilettes matinales.

Bagagerie

Franky et Gwen ont opté pour un sac polochon étanche style canoyning, afin de ranger duvet, affaires de rechange, de toilette, popote, et nourriture. (Voir la liste du matériel à emporter) Fred éfère rester fidèle à son sac à dos et au sac de sport à poignées.

Bien que le poids reste un facteur important pour la consommation et la maniabilité des engins, Fred et Franky ont évu d'emmener un matelas gonflable deux places d'une épaisseur généreuse. Il faut éciser que l'un des trois participants a franchi la barre des quarante ans, ce qui pourrait expliquer le choix du confort, à moins qu'ils se éparent pour un concours de gonflage de ballons !! Nous nous équipons, de plus, de confortables duvets, car aussi curieux que cela puisse para ître, l'amplitude thermique est énorme dans ce désert en février, les journées seront chaudes et les nuits polaires.

Nous effectuerons ce raid en autonomie totale et sans assistance en le ponctuant de soirées au coin du feu - si nous avons la chance de trouver du bois – et de bivouacs sous tente. Néanmoins, en cas d'extrême nécessité, il nous sera possible de nous ravitailler en station service qui ordinairement sont achalandées comme des petits super-marchés.

La trousse de premiers secours, habituellement éparée avec grand soin par Fred, va cette année être confiée à Franky et Gwen. Fred que nous allons attendre ici aux Emirats, aura déjà bien assez de surplus de bagages au départ de Nantes (France), et nous a donc proposé de nous acquitter de cette tâche.

Péparation Physique

La éparation physique reste une des clés de la réussite de ce type de périple. Nous allons rouler de très longues heures sur 10 jours, beaucoup plus secoués sur nos quads que nous l'avons été sur les motos, dans des conditions d'endurance éprouvantes et sur des terrains difficiles. Entre boulot, achat divers, éparation des machines et vie privée, il est impératif de trouver le temps de se éparer au mieux:

- course à pied (2h /semaine, généralement 4 demi-heures) - Vélo (VTT pour les uns, vélo d'appartement pour les autres)
- piscine (surtout pour les veinards qui en ont une à 50 m de la maison)
ou encore :
- balade matinale du toutou, ce qui peut s'avérer bénéfique pour les labradors s'appelant Max, et ayant un peu d'embonpoint.
et bien sûr :
- abstinence de samouraï; de rigueur pour concentrer les forces vitales ;)

Deadline

Fred débarquera le 16 février et nous seront prêts !

Gwen